(Image: L'équipe des Sea Dogs. Crédit photo - David Connell)

BOUCHERVILLE, le mardi 15 décembre 2009 – Le week-end dernier, les Sea Dogs de Saint John devaient disputer trois parties en trois jours, devant des formations de premier plan : P.E.I., Acadie-Bathurst et Moncton. Ils en ont remporté deux sur trois, s’inclinant une première fois après vingt-deux victoires de suite. C’est ainsi que la troisième plus longue séquence de victoires de l’histoire du circuit s’est arrêtée lorsque les Wildcats de Moncton ont infligé un revers de 7-3 à la troupe de l’entraîneur en chef, Gérard Gallant.

Nous entendons souvent : « Les records sont faits pour être battus ». Par contre, un fait demeure ; la marque de vingt-cinq victoires consécutives des Éperviers de Sorel n’aura été que très peu menacée depuis le 27 janvier 1974.

Nous vous présentons dans les lignes qui suivent, un survol des plus importantes séquences de l’histoire de la LHJMQ tout en brossant le quotidien des joueurs impliqués dans l’un des plus beaux moments de leur jeune carrière de hockeyeur.


Performer sous pression

Gagner soir après soir, à la base, ce n’est pas une mince commande, peu importe le circuit ou la discipline. Ajouter à cela une séquence victorieuse qui chemine, qui dépasse la vingtaine de victoires de suite, et vous entrevoyez maintenant certains records. C’était le cas des Sea Dogs jusqu’au dimanche 13 décembre 2009.

La pression se met alors de la partie; les médias en parlent beaucoup et jettent beaucoup d’encre sur le sujet. Vos partisans vous acclament et vous accostent dans les lieux publics de la ville. La concentration doit être à son maximum sur la patinoire.

Dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, une autre réalité frappe pour les joueurs âgés de 16 à 20 ans ; c’est l’aspect scolaire. Les porte-couleurs des Sea Dogs devaient conjuguer avec la fin de leur session et la période d’examens.

D’autre part, les équipes adverses veulent mettre fin à vos succès, c’est une motivation supplémentaire pour chacune d’entre elles.


La 1ère longue séquence victorieuse

En 1973-74, les Éperviers de Sorel terrorisaient les gardiens adverses. Ils ont marqué 620 buts ; une moyenne de 8,9 filets par partie. Deux records offensifs qui tiennent toujours.

Du 23 novembre 1973 au 27 janvier 1974, il y a de cela pratiquement 36 ans, les Éperviers collaient vingt-cinq victoires d’affilée. Depuis, aucune autre équipe n’a réussi à égaler cette incroyable performance soreloise.

Au terme de leur série victorieuse, les Éperviers avaient donc disputé 27 matchs de suite sans défaite, étant donné une victoire et un match nul juste avant la fameuse séquence gagnante ; une autre marque qui a tenue très longtemps et qui n’a été surpassée qu’en 2004-05 par l’Océanic de Rimouski.

Le trio de Pierre Larouche (251 points pendant la saison 1973-74 – record de ligue à l’époque), Michel Déziel (227 points) et Jacques Cossette (214 points) y a été pour beaucoup, si bien que pendant la série de vingt-cinq gains consécutifs, les Éperviers ont enregistré pas moins de quinze victoires où ils ont marqué dix buts ou plus.

Ce sont finalement les Royals de Cornwall qui avaient mis fin aux succès répétitifs des Éperviers.


Les Olympiques sont venus près

En 1995-96, les Olympiques de Hull ont menacé la marque des Éperviers. Dirigée par l’entraîneur Robert Mongrain, la formation hulloise est venue à un seul gain d’égaler le record des Éperviers qui fut établi vingt-deux ans plus tôt. Leur séquence de vingt-quatre gains consécutifs a été arrêtée par les Mooseheads de Halifax et leur gardien vedette, Jean-Sébastien Giguère, qui ont fait subir un revers de 6-4 aux Olympiques devant leurs partisans au Centre Robert-Guertin. C’est la consternation dans l’aréna, car ce devait être chose faite ce soir du 28 janvier 1996. Les partisans s’attendaient d’égaler le record face à cette jeune formation de la Nouvelle-Ecosse qui disputait une troisième partie en trois jours sur la route, mais les Mooseheads allaient plutôt gagner une quatrième partie en cinq matchs.

Le gardien de but, José Théodore, avait été l’une des grandes vedettes des Olympiques pendant cette période magique.


Les Remparts, en majorité par un écart de 2 buts

En 1998-99, aucun grand connaisseur de la LHJMQ n’avait vu venir l’extraordinaire prestation des Remparts de Québec. Une bonne équipe de hockey, certes, qui allait ultérieurement remporter le championnat de la saison régulière au terme de la saison. Mais de là à remporter vingt-sept parties de suite… Ce sont les Éric Chouinard et Simon Gagné, ainsi que le jeune gardien Maxime Ouellet, qui ont jumelé leurs efforts à l’ensemble des travailleurs infatigables de cette équipe. Tous ont mis la main à la pâte lors de cette irrésistible poussée.

Derrière le banc, le vétéran entraîneur Guy Chouinard, futur membre du Temple de la Renommée de la LHJMQ, dirigeait le tout d’une main de maître.

Prolongation : 6 matchs, 1 victoire, 5 nulles


Crosby et sa bande réussissent l’impensable

Haïr la défaite! C’est l’impression que nous donnait l’Océanic de Rimouski en deuxième moitié de saison (2004-05). Ils ne voulaient simplement plus perdre. Au tout dernier match de la saison régulière, ils éclipsèrent le record de vingt-sept parties d’affilée sans défaite, codétenu par Sorel (1973-74) et Québec (1998-99), collant une vingt-huitième joute consécutive sans revers. Et ce n’était pas tout, ils enregistrèrent sept victoires de suite au début des séries 2005 ; trente-cinq matchs de suite sans défaite. Le meilleur bilan jamais enregistré dans l’histoire de la Ligue canadienne de hockey.

Brillants lors de la séquence : Sidney Crosby fut le chef de file de la séquence de vingt-huit parties sans défaite en saison régulière, y allant de 93 points, dont 40 buts en 27 parties. Le défenseur Mario Jr Scalzo a lui aussi connu de grands moments avec une récolte de 49 points en 24 joutes, lui qui venait tout juste d’être acquis dans une transaction avec Victoriaville. Finalement, le gardien de but Cédrick Desjardins a eu son mot à dire avec 18 gains ; une moyenne de buts alloués de 2,39 et un pourcentage d’efficacité de ,924.

Prolongation : 4 matchs, 2 victoires, 2 nulles


En 2009-10, voici les Sea Dogs

Récemment, depuis à peine un an, quelques formations se sont inscrites dans la liste des 10 meilleures séquences de l’histoire de la LHJMQ. La saison dernière, les Voltigeurs de Drummondville avaient réussi à remporter dix-huit matchs d’affilée, l’Océanic en gagnaient successivement dix-sept, alors que les Cataractes de Shawinigan en avaient alignés quinze de suite.

Cette saison, les Sea Dogs de Saint John, qui évoluent dans une division Atlantique très puissante, ont réussi à gagner vingt-deux matchs de suite. Pendant leur séquence qui s’est étalée du 17 octobre au 12 décembre 2009, Saint John a marqué 107 buts tout en n’en allouant que 44. L’attaque fut dirigée en grande partie par les Mike Hoffman (36 points et 8 buts gagnants), Nicholas Petersen (31), Michael Kirkpatrick (30) et la recrue Stanislav Galiev (25 points), qui ont tous maintenu un rythme de production supérieur à un point par match. La solide brigade défensive a vu son vétéran Yann Sauvé maintenir un différentiel de +24, en plus d’amasser 16 points, le meneur de son équipe chez les défenseurs. Devant le filet, le vétéran Marc-Antoine Gélinas a remporté 15 matchs, affichant une moyenne de buts alloués de 1,83 et un pourcentage d’efficacité de ,933. Les sept autres gains furent remportés par Karel St-Laurent.

Les Sea Dogs auront pris la tête du classement général de la LHJMQ avec cette irrésistible séquence, se forgeant une avance d’onze points sur Drummondville. Ils en ont aussi profité pour inscrire leur nom parmi les plus grandes équipes de l’histoire de la LHJMQ.


QUELQUES LIENS :

* Voyez les statistiques : EPERVIERS DE SOREL, édition 1973-74

* Voyez les statistiques : OLYMPIQUES DE HULL, édition 1995-96

* Voyez les statistiques : REMPARTS DE QUÉBEC, édition 1998-99

* Voyez les statistiques : OCÉANIC DE RIMOUSKI, édition 2004-05

* Voyez les statistiques : SEA DOGS DE SAINT-JEAN, édition 2009-10







( Voyez le RECORD, 25 victoires de suite )



( Voyez le RECORD, 28 matchs consécutifs sans défaite )

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